L’incestueux

La personnalité du parent-coupable est dominée par son solitude et son isolement qui sont les prolongements vécus et toujours présents dès l’enfance ; un isolement géographique (sujet rural, insulaire, mais aussi habitant un tour d’immeuble), socio-culturel (relation sociales réduites, vie repliée, activités professionnelles solitaires d’artisan...) et affectif (séparation, décès, froideur du conjoint...). Les anomalies mentales de dimension psychiatrique sont très rares (moins de 1% de malades mentaux parmi les auteurs d’incestes).

L’alcool joue un rôle comme « dissolvant du Surmoi » et comme un « starter relationnel », l’agresseur a toujours peur de l’Autre, cette peur est toujours invoquée, de cet autre qui agresse, en prenant, par le mariage, une fille à son père ou un fils à sa mère Il peut-être également un des alibis du passage à l’acte.

En agressant la victime, le degré d’humiliation imposée à cette victime-objet, rendue même impuissante, serait fonction de l’intensité de la peur antérieurement ressentie et accumulée.

Dans le cas de l’inceste père-fille, Scherer distingue trois types de père incestueux :

Nous ajoutons nous même un autre type de père à « conduites incestueuses » sans passage à l’acte, c’est celui qui impose à sa fille sa féminité en lui obligeant de porter comme il veut, de se comporter comme il veut, à mettre le parfum qu’il préfère...etc.

Les auteurs d’inceste justifient souvent leurs actes suivant un scénario stéréotypé : besoins importants aggravés par le refus des rapports par le conjoint, état d’ivresse...ils cherchent à démontrer par ailleurs la normalité de leur comportement sexuel : jamais d’adultère, aucune condamnation de viol ou exhibitionnisme. Dans leurs études, la plupart des auteurs insistent sur le sens de ces efforts d’»autolégitimation » des pères incestueux et leur signification profonde (indifférence à la réprobation...).

Notes
112.

- « Je suis le seul autorisant à manger de mon pommier » nous disait un père incestueux, lors d’une rencontre.