Le sadique sexuel

Contrairement à l’agresseur sexuel psychopathe, un tel homme ne cesse pas d’être en contact avec la réalité et accessible à la condition humaine. Conscient des risques qu’il prend, il peut parfois retirer un plaisir supplémentaire de ces dangers. Les suppliques de la victime ne lui parviennent pas ; elles peuvent même l’inciter à devenir plus violent.

Il réagit quand même à la victime, même si c’est en négatif, et cette interaction permet finalement à la victime d’avoir prise sur le cours des événements. Une victime intelligente peut jouer son rôle dans ce drame, et éviter ainsi quelques brutalités supplémentaires.

En résumé de ce qui précède, et en considérant la psychologie générale de l’homme qui viole, on peut avoir un aperçu des raisons de viol ; un homme dont le milieu et le passé sont les plus classiques terrains du crime : il n’a pas fait d’études et exerce un métier non qualifié souvent sous-payé, quand il a la chance d’en avoir un, il a été élevé dans un environnement où la violence est monnaie courante et où les relations familiales sont souvent chaotiques. Il est mal aimé, personne ne l’estime, même lui-même, n’a pas d’amis ni de relation sociale. Il ne connaît pas d’exemple d’honnêteté laborieuse et disciplinée. Il est un jeune homme monotone et morose, mécontent et incertain, furieux après tout le monde et plus particulièrement après ceux qui devraient être les plus proches de lui dans sa frustration et dans son désespoir.

Devant tous ces éléments, il rêve d’agresser n’importe qui, que ce soit un être familier ou un étranger. Il choisira de s’attaquer non seulement à un être vulnérable, mais qui semble être le symbole de tous ses problèmes. Le fait qu’une femme puisse être considérée comme une victime facile et satisfaisante du point de vue psychologique, permet de comprendre le désir d’agression, et le choix de cible.

Mackellar interroge les moyens. Pourquoi la modalité de cette agression est-elle d’introduire son pénis en elle ? Pourquoi choisit-il d’exprimer sa haine avec tous les mouvements de colère- les coups de poing, les coups de pied, les coups de tête, les gifles, les blessures- pourquoi choisit-il d’exposer son pénis et de l’engager dans un acte de haine? Dans un combat contre un autre homme, l’aine est la partie de son corps qu’il protège instinctivement avec le plus de soin. Alors, pourquoi cet instrument masculin et irremplaçable est-il choisi dans ce but précis ? Pourquoi l’agression est-elle sexuelle ? Pourquoi cette pénétration qui apporte à la fois excitation et paix ?

L’homme qui viole essaie de dire quelque chose. Il ne le dit pas directement à la société, comme le fait un individu qui se suicide, il ne le dit pas même à la victime, pour laquelle il ne fait preuve d’aucun intérêt. Mais à lui-même, il essaie d’éprouver quelque chose.