Présentation de l’échantillon

Deux mille deux cent quatre-vingt six prisonniers, des quatre côtés libanais passent leurs pénitences entre ses falaises, parmi eux, plus que le tiers sont des étrangers, 616 prisonniers de nationalités différentes dont la plupart sont des Syriens. Au contraire des autres lois internationales, l’arrêté au Liban est retenu en prison durant toute la période d’enquête (mise en examen) jusqu’à l’apparition du jugement décisif de la cour. Ce qui fait que l’inculpé selon la loi libanaise, est toujours coupable à fin d’éprouver le contraire! Parfois, des longs mois passent avant d’y arriver.

Aux 2286 écroués correspond 3575 arrêtés qui attendent le jugement final de la cour et qui sont repartis sur toutes les prisons libanaises y inclus celle de Roumieh.

Cent neuf écroués en prison sont des auteurs d’agressions sexuelles, 64 libanais122 et 45 étrangers (41p. cent). Avec des qualificatifs propres à eux 123 :

Ils sont repartis comme suit :

Libanais Syrien Irakien Egyptien Palestinien Bengali Soudanien Total
64 30* 1 6 5 1 2 109
* Ils font 66 p. cent du total des étrangers.

Parmi ces 109 agresseurs sexuels : 66 inculpés sont arrêtés en prison, en attendant le jugement. Ce qui fait 43 écroués que les tribunaux ont condamnés. Nous avions l’intention de cerner notre étude en ces derniers, mais malheureusement, parmi les 36 entretiens accomplis que nous avions pu faire, et par défaut d’une mauvaise organisation des dossiers ; neuf cas sont à éliminer, parmi ceux-ci : six124 comme hors-sujet et trois autres cas interviewés qui après une longue procédure judiciaire125, ont abouti à un non-lieu, ce qui a réduit la présente étude au 27 cas restants.

Cela nous permet de dire finalement, que notre recherche aborde environ 27%. du total des agresseurs sexuels et 62% environ des agresseurs condamnés, répartie comme suit :

Notes
122.

- Dont un cas était enregistré sous l’homicide.

123.

- Nous ignorions, selon quel critère la classification est faite, comme nous l’avons remarqué, le viol, l’inceste, la pédophilie, tout est mélangé sous un même titre. Après une petite enquête, on a réalisé que certains personnels de la griffe judiciaire en prison, archivent comme ils veulent et ne suivent pas le même système que celui de la cour d’assises de Beyrouth!

124.

- Par faute d’un des personnels de la prison, on nous a envoyé à plusieurs reprises, 5 prisonniers pour lesquels, après la fin de chaque entretien, nous découvrîmes le mal entendu. Il s’agissait de 4 voleurs et un terroriste. Nous avons essayé d’en profiter et cela vraiment nous a servi, au niveau de l’expérience personnelle, nous permettant d’avoir une certaine compétence à remarquer la différence entre les personnalités des agresseurs sexuelles de celles des autres déviants.

125.

- Un an après, retournant encore une fois en prison, dans le but d’appliquer le questionnaire de Balier et coll. sur les cas déjà interviewés, nous connûmes la libération de ces trois cas, sans savoir, auparavant, leur statut de mise en examen.