Analyse de la relation transfert/contre-transfert

La rencontre ou au contact de la relation avec les agresseurs, a fait naître des émotions entraînant des attitudes qui, elles-mêmes déclenchent chez l’un ou l’autre parmi nous d’autres représentations et d’autres affects.

Le contre-transfert

Au cours de l’étude, une démarche propre de recherche m’inquiétait : comment affronter les sujets, les agresseurs sexuels, tout étant une femme ayant une identité singulière (une histoire personnelle, une personnalité), une identité collective (des appartenances sociales et culturelles) et enfin des idéologies et des références théoriques ?

Se débarrasser des préjugés, des repères culturels, idéologiques ou religieux, maîtriser mes réactions inconscientes à l’égard de mes interlocuteurs est désormais devenu mon seul souci.

Pour dépasser ces barrières, j’ai investi un travail mental élaboratif plus ou moins énorme, toutefois pour bien sentir et comprendre les circonstances et la souffrance profonde des sujets, ainsi que leurs difficultés les plus intimes oubliant à un moment donné leur crime et mon identité de femme.

Durant la passation de l’entretien, l’agresseur avait une tendance naturelle à transformer la rencontre en secret partagé pour créer une exception en sa faveur : engendrer un certain clivage, dans ce sens, la confrontation au déni des agresseurs a exigé de ma part, une grande vigilance : une recherche permanente de l’authenticité.