Les effets de la guerre libanaise :

L’essentiel traumatisme de guerre fait vivre l’expérience de disparition de sa propre existence, elle expérimente aussi la disparition des autres, provoquant ainsi une place vide du père par disparition du référent mâle (normalement, ce sont les hommes qui font la guerre) et laisse la place à la figure du féminin.

Le vécu de la violence met le sentiment d’identité en jeu. Ainsi, l’individu est face à un sentiment d’effondrement de Je. La guerre libanaise a contribué à la dissociation individuelle dans le collectif, l’individu ne représente plus un sujet propre à lui, il ne représente plus ses idéologies ni ses propres croyances mais il représente le groupe (sa religion) auquel il appartient.

Séparation, peur, vécu traumatique, changement obligatoire de domicile, immigration obligatoire... tout cela, contribuent à un sentiment d’anéantissement et d’effondrement du sujet et de son groupe d’appartenance. Le passage à l’acte délictuel, serait-ce une réponse à l’ampleur de la guerre et ses effets traumatiques ?

Nous pouvons dire alors que les effets traumatiques de la guerre contribuent au passage à l’acte délictuel pour les auteurs appartenant à la tranche d’âge B (de 50 à 60 ans) qui avaient à peu près 35 ans quand la guerre civile libanaise battait son plein, et pour ceux appartenant à la tranche E (de 20 à 30 ans) qui ont connu leur première enfance durant la guerre, dans l’effet qu’ils ont dans la réemergence, pour la première catégorie, de certains sentiments de séparation et d’abandon et de menaces narcissiques déjà vécus durant l’enfance et dans la perturbation du développement affectif et psychologique des sujets appartenant à la deuxième catégorie, sans toutefois oublier que d’autres conditions propres à l’environnement et/ou à la famille peuvent créer les mêmes conditions traumatisantes.