Ambivalence de sentiments :

Une ambiguïté de sentiments de haine et d’amour est souvent signalée. L’imago d’une mère instable, insaisissable se représente toujours dans l’esprit des sujets, c’est une mère « bonne » et « mauvaise » qui est parfois « putain » ; E.W. (cas n° 7) accuse ses deux parents de ce qui lui est arrivé (sa délinquance) mais vite, dans un essai d’idéalisation, il ajoute : « non, ma mère était victime de sa société ».

Instable, pour M.H. (cas n° 22), elle est pour un temps gentille, affectueuse et à d’autres moments le « battait fort », ou parce qu’elle se présentait parfois séduisante (cas n° 12, 4 et 22), beaucoup plus jeune et insatisfaite par son mari, ne donnant aucune satisfaction comme femme ou épouse, elle devient selon Freud, une mère hyperprotectrice et hyperanxieuse pour son enfant sur lequel elle transfère son besoin d’amour et éveille en lui une précocité sexuelle

Infidèle, le remariage de la mère est classé parmi les événements durs à supporter forçant certains à le dissimuler (cas n° 2) sans jamais oublier l’arrivée d’autres enfants (62% environ de l’échantillon), démontrant à l’enfant qu’il a cessé d’être objet d’amour et de satisfaction de sa mère, ou enfin, parce qu’elle n’assumait pas le rôle qu’elle devrait remplir comme chez la plupart des auteurs d’incestes, « je suis unique (dans le sens d’être seul), je me suis élevé seul » nous dit le cas n° 24, un auteur d’inceste, réclamant la mère qu’il n’a jamais eue.