Identification primaire

Nous savons tous l’importance du rôle de l’imago maternelle dans la formation de l’identité subjective de l’enfant. Dans notre étude, nous constatons que cette identité manque chez certains sujets à cause d’une image d’une mère qui se présente comme :

• Carente, ne satisfaisait pas les besoins de l’enfant auxquels elle doit répondre ; Chez O.B. (cas n° 6), F.M. (cas n° 14) et B.J. (cas n° 21), elle est une mère malade ne pouvant accomplir ses tâches, une mère prise par les ennuis quotidiens de la vie, enfantements répétés chez la plupart des autres sans oublier la pauvreté qui obligeait certaines d’accepter de travailler dans des emplois qui brisaient chez certains sujets l’image de leur propre narcissisme : la maman de J.K. (cas n° 12) allait dans les rues demander la charité, celle de A.H. (cas n° 18) faisait les ménages payés.

• Déficiente, par exemple parce qu’elle aurait présenté à l’enfant un miroir rempli d’elle même (A.A. cas n° 10, 12 et 22) laissant peu de chance à l’évolution personnelle de l’individu, ou pire encore un miroir déformant pareil à F.M (cas n° 13) et A.M. (cas n° 15) qui abandonne volontairement leur rôle de mère, ou qui évoquait chez son enfant un sentiment incestueux (cas n° 12).

• Un cadre vide comme nous le trouvons chez la plupart des cas incestueux, chez qui dès le départ, la première imago maternelle à laquelle s’arriment toutes les autres en assemblance ou dissemblance, n’était pas bien construite ; selon Balier, toutes les autres imagos ressemblent à des superstructures bâties à partir d’un élément partiel, détail perceptif ou charge affective, non relié entre elles. Alors se crée le vide, c’est d’ailleurs ce que nous présente T.A. (cas n° 23), K.B. (cas n° 24), M.A. (cas n° 25), D.C. (cas n° 26) et S.A. (cas n° 27) : le désir du retour à l’unité fils-mère. S’agirait-il du retour au ventre de la mère, d’une incorporation, pénétration ?