L’imago paternelle et ses représentations telle qu’elle est représentée dans l’esprit des agresseurs :

Comme il l’a déjà été dit, la mère est presque toujours idéalisée, tous les défauts et la haine sont rejetés sur l’imago paternelle.

IL est évident, d’après les analyses des entretiens, que pour des raisons différentes, le rôle du père a été perturbé, l’imago paternelle était mal intériorisée, mal intégrée et par suite l’enfant n’a pas réussi à acquérir la différence des sexes ni des générations ni un Surmoi fort. Pourquoi ?

Au début de ce travail, nous avons parlé de l’importance donnée à la place du père dans notre société et celle d’où provenaient les cas étrangers.

Tous les cas étudiés appartenaient à une société patriarcale. A la fois, tout hommage et respect à l’égard du père, est proclamé et ce dernier doit assumer, à tout prix, son rôle de support, de maintien et de soutien à ses enfants comme à sa famille! Il gouverne sa famille. Bref, il doit être comme on dit dans la vie courante de chez nous « le pilier de la famille », Peut-on alors imaginer la situation et les conséquences quant ce « pilier » est faible, voire déficient !

Le statut juridique du père libanais trouve ses racines dans le droit romain, soutenu par un pouvoir social et politique. Auparavant, c’est un père tout-puissant qui régit son fils jusqu’à sa mort. Le père possède une puissance économique autre que la puissance politique : c’est lui qui transmet le nom et l’héritage.

La guerre civile libanaise avec ses multiples résultantes a, en quelque part, contribué à la perte de la place normalement supposée au père. Il a, en premier lieu, perdu son rôle primordial de produire un sentiment de Sécurité à sa famille sur le plan : social, économique et affectif. Une question nous vient à l’esprit ; maintenant que la guerre est finie, douze ans environ se sont écoulés, tout paraît enfin rentrer dans l’ordre, l’agression sexuelle a-t-elle connu une baisse ? Personnellement, je ne le crois pas, mais pour avoir une réponse objective, une autre étude serait nécessaire !

Revenons à notre sujet, à côte de la guerre, d’autres facteurs rentrent encore en jeu, qu’on va étudier à travers les lignes qui suivent.

Crise économique, difficulté de vivre, modernité, mondialisation etc. De nombreux aspects de la mondialisation semblent parasiter la cohérence et la permanence de sa parole. Le père, d’aujourd’hui, doit renoncer à inscrire son image dans la continuité de celle qu’il a connue en tant que fils.