Un père absent :

Trois cas de l’échantillon étudié (cas n° 15, 2 et 18) ont vécu une séparation réelle par le décès du père. C’est un événement qui laisse une peine profonde ; A.H. (cas n° 18) nous raconte sans affects son vécu traumatisant en décrivant la scène de l’enterrement de son père, il reste muet, loin du tombeau, le seul parmi sa fratrie, à ne pas pleurer. Cependant, certaines circonstances dramatiques du décès du père peuvent entraîner des conséquences psychologiques plus graves. L’environnement a failli à leur fournir l’appui nécessaire pour que leur perte soit pensable, surtout pour le cas n° 2, pour qui le décès était, jusqu’au moment de l’entretien, toujours non identifié, à cause de la disparition tragique du père durant la guerre. Au début, aucune manifestation de détresse suite à cette perte n’est signalée, l’absence de réaction selon Winnicott est signe de troubles plus graves. Leur Moi immature n’était pas encore capable de faire le travail de deuil. Peu après, des comportements d’inadaptation se sont manifestés : échec scolaire, fugue, drogue, fréquentations des bandes.

D’autre part, le franchissement de cette période douloureuse pourrait être accessible pour ces sujets, si la mère avait réagi de façon à maintenir présent ce père absent, nous parlons bien entendu de la place symbolique qu’elle devrait lui réserver.