Un enfant battu :

Au lieu d’être, en dehors de la mère, une autre source d’amour et d’affection, le père chez nos cas (1, 2, 5, 6, 7, 9, 10, 12, 13, 14, 17, 19, 21, 22 et 27), cesse de jouer ce rôle pour devenir au contraire une source d’angoisse due à la menace continue d’ordre narcissique pour l’enfant, par suite le Je du sujet affronte toujours une angoisse d’effondrement.

Le père, dans ce cas, perd son indulgence, son audace, sa tolérance et l’autorité pour lui, devient une puissance de destruction. Le témoignage de J.K. (cas n° 17) semble nous résumer le danger que peut présenter une telle situation d’un père enragé : « Quand mon père s’irrite, il voit plus devant lui » comme pour nous justifier sa perte de vue rendant le père aveugle face aux besoins de son enfant. Pour M.H. (cas n° 22) le simple souvenir lui cause encore des affects intenses : « je veux plus me rappeler, cela va me torturer ».

D’autre part, cela interroge sur l’effet de la violence qui pour eux devient le seul moyen de communiquer, dans le passage à l’acte délictuel.

Le sujet empli d’une imago phallique, toute puissante, que représentait son père, s’identifie-t-il à lui en choisissant une victime plus faible que lui ? Si cela est vrai, alors que dire des autres cas pédophiles ou incestueux dont la violence jouait un rôle moins important que chez ces derniers ? L’identification au père tout puissant, phallique fait croire à D.C. (incestueux, cas n° 26) que « la mère doit être toujours soumise ». Pour K.B, un autre cas incestueux (cas n° 24), nous trouvons les traces d’une telle identification dans son témoignage « je suis le juge, le criminel, le bourreau...». Cependant, d’autres facteurs encore, entrent en jeu dans ce phénomène, néanmoins, elle, la violence, contribue à la formation du comportement agressif de l’individu (cas n 1et 2 ne supportent aucun reproche, 13, 10 et 19 agressent leurs partenaires de cellules) et à la façon dont il exécute son passage à l’acte. Parmi les sujets les plus battus, les n°10, 12 et 19 des signes de violence marquent leurs victimes, cependant le cas n° 8 laisse sa victime saignante, les habits déchirés : toutefois nous ignorons vraiment s’il a connu une enfance violente pou non. Pour le Cas n° 7 l’intensité de la violence subie sur lui-même et sur son objet primaire a contribué à l’exécution du parricide.