L’alliance problématique : Le rapport des parents de l’agresseur sexuel

  1. Elle est une épouse indésirable aux yeux de la famille de son époux (cas n° 5, 10, 19 et 13) et par suite objet de tout conflit. Le père : un époux faible devant ses propres parents, n’assume pas son rôle de protéger l’objet primaire de l’enfant ou se tient à l’écart de ces conflits. Parfois une autre personne remplace le père dans la destructivité de l’objet primaire, comme c’est le cas avec le grand-père paternel de A.M. (cas nº 15) qui interdisait l’enfant, à tout prix, de voir sa maman ; même, il ne cesse de lui répéter : « si elle était bonne, elle n’aurait pas dû vous quitter ! ».

  2. Une mauvaise entente conjugale régnait, sans exception, dans les couples parentaux de nos cas étudiés, excitait la vie affective de l’enfant qui était témoin des scènes de violence ou de jalousie entre ses parents, dont la mère était souvent victime, en obligeant certaines à quitter le domicile conjugal et à abandonner leurs enfants pour des périodes assez importantes. L’enfant se trouvait alors confronté à la réalité qui s’offre à lui, il s’enfonce dans une culpabilité produite par le conflit et n’arrive pas à verbaliser la colère et l’agressivité qu’il ressent en préservant des images parentales déjà bien malmenées. « Ces jours on ne bat que les vaches », nous dit O.B. (cas n° 6) en critiquant son père.

  3. Le divorce et le remariage du père (cas n° 13 et 17, un essai pour le père du cas n° 20) après le décès de son épouse, autre que la perte réelle, est conçue aux yeux du sujet comme nouvelle menace de perte. L’enfant est alors face à un sentiment d’anéantissement face au danger de perte de l’imago intériorisée dans l’esprit de l’enfant provenant du père, autrement dit : une menace de destructivité de l’imago maternelle intériorisée.

  4. Une mère dénigrée aux yeux du père, est un autre modèle de destructivité, dont le rôle est prescrit uniquement dans l’enfantement, le ménage et le plaisir pulsionnel de l’époux.

Ces trois formes de violence détectées, dans notre étude, montrent un vécu de traumatisme narcissique précoce visant soit l’enfant directement ou, son objet primaire qui n’est autre que sa mère, aboutissant, dans les deux cas, à l’angoisse créée par un sentiment de perte, d’effondrement et d’anéantissement.