L’identification au père n’est pas réalisable

La fonction paternelle doit s’exercer sur le sujet lui-même afin de permettre une structuration psychique harmonieuse nécessaire à la construction de son identité. Les travaux des psychanalystes, ceux des anthropologues et des historiens ont montré qu’une fonction paternelle est fondamentale et universelle : celle d’interdire la fusion mère-enfant. Le père est alors ce tiers séparateur qui oblige l’enfant à penser qu’entre lui et sa mère il y a un autre que lui, en saisissant cela, une opportunité lui est donnée de s’individualiser. Il est nécessaire de parler ici du complexe d’oedipe et de l’importance de son double mouvement : celui de l’identification et celui du refoulement. En ce sens, il organise de façon fondatrice pour le sujet son articulation à la Loi par cette conséquence de l’identification que constitue le Surmoi. De tout ce qui précède, et d’après l’histoire des sujets, nous constatons, j’anticipe ici, que le père cesse d’être un repère d’identification.

Chez nos sujets, le père cesse d’être un repère d’identification assimilable, le vide doit alors être comblé, la naissance du Surmoi vient introduire le fantasme d’un Père tout puissant qui n’est déjà plus assimilable au Père réel.

La faillite de l’imago paternelle, comme on a déjà vu, entraîne une mauvaise intériorisation de cette dernière, par suite le sujet perd son repère d’identification secondaire et n’acquiert ni la différence des sexes ni celle des génération avec un faible rapport à la Loi.

De même, on a réalisé que parfois, il arrivait (cas n° 10, 12, 13 et 19) que l’absence d’un investissement narcissique suffisant de la part du père sur la personne de son fils joue un rôle important pour le défaut d’intériorisation d’une image phallique de soi. La capacité de recevoir cet investissement pourrait être transmise par le visage de la mère, de ce qu’elle voit, permettant à l’enfant de se voir lui-même.