Toute l’activité communautaire repose sur l’engagement des membres de consacrer leurs efforts à l’approfondissement de leur foi et de se conformer dans leur vie aux directives de la Communauté. L’importance de cette démarche est marquée par l’existence de degrés que chacun doit parcourir avant d’appartenir définitivement au groupe : celui d’»aspirant » qui s’informe, celui de « commençant » qui s’applique à réaliser et à faire ses preuves ; enfin, celui d’ » engagé ». La solennité en est renforcée par la codification d’une formule, d’ailleurs propre à chaque degré181. Celle du voeu définitif est la suivante : « ‘Moi, ..., je promets à mes frères et au Christ de travailler au règne de Dieu et de vivre la vie de notre Communauté pour toujours. Je remets mon engagement à vous, ..., qui tenez la place de toute la Communauté’ ». Les engagements communautaires se subdivisent en engagements principaux et secondaires. Les engagements principaux sont calqués sur les trois voeux monastiques – pauvreté, chasteté, obéissance -, considérés comme « ‘les remèdes exactement proportionnés aux misères du temps ’»182.
La pratique du superflu concrétise l’engagement de pauvreté, d’autant qu’il est demandé aux membres d’en envisager la compréhension de la manière la plus stricte et qu’il est prévu – cela ne se fera pas – que le montant en soit fixé par la Communauté elle-même. Parallèlement, les célibataires s’engagent à la chasteté intégrale « ‘soit jusqu’au mariage, soit pour toujours, si prudemment ils choisissent le célibat ’»183. Les ménages sont invités pour leur part à pratiquer la « ‘chasteté conjugale, selon les lois de l’Eglise ’».
Enfin, l’obéissance s’incarne dans la soumission de chacun au contrôle communautaire sur l’ensemble de son activité, temporelle ou apostolique : fidélité à la vie communautaire, respect des engagements dans la vie quotidienne. Les engagements secondaires fixent l’obligation de formation et d’étude, selon le plan d’action, élaboré par le groupe184, de « sanctification du travail par l’esprit de religion » (conscience professionnelle, souci de perfectionnement technique) de méditation quotidienne et de direction de conscience par un prêtre de son choix. Les premiers engagements définitifs sont prononcés le 26 août 1939.
Cf annexe : engagements immédiats pour les commençants.
« La pauvreté, à l’amour excessif de l’argent et du bien-être et aux déviations de l’esprit de propriété ; la chasteté, à la sensualité et au dérangement des moeurs individuelles et familiales ; l’obéissance à cette perte du sens communautaire, à cet individualisme, qui a désorganisé la vie familiale, professionnelle, civique, internationale ». Rapport au cardinal Suhard, 26 juin 1937.
Mémoire de la Communauté, 8 décembre 1936.
Cf supra, page 78.