De son côté, Jeunesse de l’Eglise a tiré les enseignements de la crise : » ‘Nous avons pu céder un peu [au danger de politisation ] au cours de l’année 1949-50. Mais à présent, ce danger est loin de nous laisser indifférents.694 ’ » L’assemblée de Pentecôte 1951 traduit clairement cette volonté de recentrage. Fallait-il pour autant continuer à publier ? Contre la tentation de se taire, J.E. s’appuie sur les témoignages de lecteurs qu’il est impossible de décevoir et sur les prescriptions scripturaires : ne lit-on pas dans Ezéchiel : « ‘Si la sentinelle voit venir l’épée et ne sonne pas la trompette ; si le peuple n’est pas averti, et que l’épée vienne enlever à quelqu’un la vie, celui-ci périra à cause de son iniquité, mais je redemanderai son sang à la sentinelle.’ »695
Mais du côté des publications aussi, l’accent est davantage mis sur les préoccupations religieuses. Le projet de Cahier sur « La liberté du chrétien » est une nouvelle fois abandonné696 et remplacé par un texte consacré à la question de l’athéisme et intitulé Dieu, pour quoi faire? Son audace n’en est pas moins grande ; elle suscitera, là encore, de vigoureuses réactions.
Lettre de Maurice Montuclard à Paul Flamand, 3 juillet 1951, F.M., 9, 6, 9.
Ez, 33, 6, cité en exergue de Dieu, pour quoi faire ?
La réflexion sera relancée au cours de l’année 1951, mais n’aboutira finalement pas.