2.1 - Amélioration des conditions socio-économiques

Les réflexions dans ce cadre, alors qu'elles accordent du primat aux besoins économiques, insistent particulièrement sur l'emploi et la formation des jeunes. Comme stratégie, il faudrait créer des emplois, améliorer le revenu et répartir équitablement les richesses que Dinitz (op. cit., 294-295) nomme «politiques publiques». Derquer (1987) souligne que la véritable prévention en milieu urbain est de rendre la ville habitable, de dépasser le simple accueil matériel (habitat, animation, services éducatifs etc.), pour s'engager dans une réflexion idéologique visant à adapter le fonctionnement social et politique à l'évolution du contenu sociologique de la société, aux besoins et aspirations des populations modelées par le choc des cultures en milieu urbain (Derquer, 1987, 419-421).

La formation professionnelle est au centre des objectifs de certaines institutions ou organisation non gouvernementales comme le Bureau Africain des Sciences de l'Education et l'Aide à l'Enfance Défavorisée en République Démocratique du Congo (Mungal, 1987, Nimy, 1987). Il s'agit ici d'envisager des solutions équitables et humaines aux problèmes de la jeunesse par une organisation des lieux de formation et d'accueil. C'est dans ce cadre qu'il nous faut situer ces réflexions de Houchon : «Toute criminologie africaine qui n'engage pas prioritairement à l'aplanissement des inégalités sociales, d'avoir ou de pouvoir, est inévitablement conduite au correctionnisme (Houchon, 1989, 22).

Il apparaît donc que la prise en charge des mineurs constitue la voie prioritaire de lutte contre la délinquance de ceux-ci. Cette prise en charge comporte un apprentissage scolaire ou un apprentissage professionnel ou les deux apprentissages à la fois. Mais il convient tout de même de joindre la prévention au traitement (Bassitché, 1988). Nous pouvons à partir de ces données souligner que ces politiques préventives s'articulent autour de l'amélioration des conditions générales des mineurs. En réduisant les problèmes socio-économiques, en réformant l'éducation scolaire, en créant des emplois, des chantiers agricoles (Kouadio G., 1988, 16) et en améliorant le milieu écologique donc en répondant positivement aux besoins de survie des jeunes, il est possible, à travers ces propositions, de résoudre efficacement les problèmes de ceux-ci (jeunes défavorisés, jeunes de la rue etc.). Si ces mesures sont salutaires, elles mériteraient d'être complétées, ce d'autant plus que le retour à la terre évoqué par certaines mesures ne semble pas correspondre à la réalité rurale d'aujourd'hui. Dans un monde rural de plus en plus paupérisé, il est difficile de faire retourner les jeunes à la terre si les conditions de vie de ce milieu mais surtout les conditions de travail se dégradent de plus en plus. Une autre stratégie évoquée est celle de l'écoute.