3 - COMPORTEMENTS DELINQUANTS PERSISTANTS GRAVES

Il s'agit de comportements persistants mais graves comme les vols aggravés, les coups et blessures, les abus de confiance, les faux et usage de faux et la consommation, détention et vente des drogues et stupéfiants. La plupart de ces comportements chez certains depuis l'enfance médiane ont persisté (agression, vol) et se sont consolidés en délits de plus en plus graves. Cependant, chez d'autres, les moins nombreux, des comportements graves sont apparus et ont persisté (abus et usage et détention de stupéfiants et drogue). M. A., 17 ans : «Cela fait longtemps que ça dure...», O. L., 16 ans : «Avec les amis, je suis passé à un niveau supérieur» ; N. S., 14 ans : «Avec l'expérience, c'est au dehors que j'agis maintenant» ; Sur les 178 adolescents de justice dont l'activité a émergé et a continué, 123 (69,10 %) ont persisté gravement dont 13 (07,30 %) estimant avoir passé à l'acte grave sans passer par des délits moins sérieux. Chez les adolescents non judiciarisés, sur les 76 ayant commis des délits, 22 (28,85) ont persisté gravement.

Tableau 16 : Classification des types de comportements délinquants.
Comportements occasionnels Comportements persistants légers Comportements persistants graves
TOTAL
Eff. %Eff.% Eff.%Eff.%  
A.J.07 03,934625,84 12369,1017669,29  
A.N.J.28 36,842836,84 2228,957830,71  
Total35 13,787429,13 14557,09254100  

Khi-deux TS (59,2) au seuil de 0,001 pour 2 dl. P (X ≥ 13,82) = 0,001.

Ce tableau révèle que chez les adolescents de justice, les comportements persistants graves (69,10 %) sont plus nombreux que les autres types de comportements. Chez les adolescents non de justice, les comportements occasionnels et persistants légers sont les plus nombreux. En poussant l'analyse plus loin, nous dirons que les adolescents ayant opéré le passage à l'acte délinquant sont la plupart des récidivistes "d'occasion" (35 : 13,78 % ; c'est-à-dire que à l'occasion de façon répétée avec une longue durée dans le temps, des délits sont commis), et des récidivistes persistants (219 : 86,22 %).

Il apparaît à partir de ce qui précède, que trois types de comportements délinquants d'une manière générale caractérisent les adolescents. Ce schéma reste différent légèrement de celui de l'Ecole de psycho-éducation de Montréal qui décrit les conduites délictueuses selon leurs modes d'expression en termes de conduites d'occasion, de transition et de condition (LEBLANC, 1995, 1996a). La conduite délictueuse de transition ne se retrouve pas chez nos adolescents mais pourrait peut être être assimilée à la conduite délictueuse occasionnelle puisque cette dernière peut être transitoire.

En définitive, nous pouvons retenir des premiers résultats cinq éléments :

A partir de ces résultats, l'hypothèse 1 se trouve confirmée en même temps qu'elle complète en le restructurant le modèle intégratif multidimensionnel de Montréal. Quels peuvent être les facteurs explicatifs de ces stades de la délinquance ?