1.1. - Exclusions familiales secondaires

Les exclusions familiales secondaires sont le prolongement après l'enfance médiane du dysfonctionnement familial primaire chez les adolescents non de justice. Elles comprennent la permanence des abandons et la dévalorisation parentale secondaire.

1.1.1 - Permanence des abandons
A.J.A.N.J.TOTAL  
Eff. %Eff.% Eff.%
Abandons continus (AC)
168

61,84
47
94,38

84,65
215
Abandons en
10
régression (AR)

38,16
29
05,62

15,35
39
Total178 10076100 254100

Khi-deux = 43,37 et khi-deux TS au seuil de 0,001 pour 1dl. P(x ≥ 10,83) = 0,001

C = 0,38.

Classe modale : A.J. : AC (94,38 %)

A.N.J. : AC (61,84 %)

Nous constatons une continuation du comportement d'abandon aussi bien chez les adolescents de justice (94,38 %) que chez les adolescents non de justice (61,84 %). En d'autres termes, chez les adolescents ayant passé à l'acte et dont les comportements sont activés, les comportements d'abandon ont moins régressé. Ces comportements d'abandon secondaire expliqueraient l'activation de la délinquance observée chez les adolescents. G. L., 16 ans : «je pense que l'abandon ne s'est pas arrêté» ; M. A., 17 ans : «même en grandissant, on ne s'occupait pas toujours de moi» ; M. F., 15 ans : « ç a n'a pas changé depuis». Quels sont les caractéristiques de ces abandons secondaires ?

A.J.A.N.J.TOTAL  
Eff. %Eff.% Eff.%
Abandons par faiblesse d'as-sistance maté-rielle (AM)
51

25,53
12
30,36

29,30
63
Abandons affectifs (AA)
47

38,30
18
27,98

30,23
65
Abandons par faiblesse du contrôle familial (ACF)
70

36,17
17
41,66

40,47
87
Total168 10047100 215100

Khi-deux = 1,85 ; Khi-deux NS au seuil de 0,010 pour 2dl. P(x ≤ 9,21) = 0,010.

X1 = 56

X2 = 15,66

1 = 1,34

2 = 0,67

Trois types d'abandons secondaires seraient en rapport avec l'activation des comportements délinquants même si les classes modales diffèrent selon le statut juridique des adolescents (AJ: ACF = 41,66 % ; ANJ : AA = 38,30 %). En effet, il apparaît que chez les adolescents judiciarisés, les abandons par faiblesse du contrôle familial (70 : 41,66 %) seraient plus déterminants que les autres types d'abandons secondaires alors que chez les adolescents non judiciarisés, les abandons affectifs (18 : 38,30 %) seraient plus déterminants ; en transformant en écarts réduits les valeurs de la distribution de la moyenne X et d'écart type : AJ : Z ACF = +10,45 au-dessus de la moyenne ; ANJ : ZAA = +3,49 au-dessus de la moyenne). Cette référence dans la répartition des abandons n'est pas significative malgré les discours des sujets : G. L., 16 ans : «C'était difficile de trouver à manger» ; M. S., 15 ans : «il nous manquait des choses que les autres avaient» ; K. P., 15 ans : «Si je n'étais pas là, ça ne disait rien au père» ; G. A., 17 ans : «ce que je faisais ne disait rien aux parents» ; S. L., 15 ans : «Les sorties n'étaient pas contrôlées».

Ces types d'abandons secondaires portent sur l'indifférence parentale (affectivité), l'absence de supervision parentale et la faible assistance matérielle (manque de fournitures scolaires, de minimum pour survivre, difficultés de toutes sortes etc.). Ainsi la faiblesse du contrôle social informel (famille), de l'assistance matérielle et affective caractériseraient les adolescents ayant passé à l'acte et dont les comportements sont activés. Ces types d'abandons il faut le noter sont différents des abandons primaires où les enfants ont été livrés à des personnes autres que les parents génétiques. Autre aspect des exclusions familiales secondaires, la dévalorisation parentale secondaire.