1.2 - Exclusions scolaires secondaires

A. J. A. N. J.
CM 6e-3eScola. App. MétierRue  
Effectif62 17178131 2423178  
%34,83 09,5510073,60 13,4812,92100  

Khi-deux = 12,16 et Khi-deux TS au seuil de 0,001 pour 2dl. P(x ≥ 13,82) = 0,001.

C = 0,61.

Nous observons que les adolescents judiciarisés ont la plupart le niveau Cours Moyen (34,83 %) donc le niveau du primaire. Ainsi les échecs à l'école pourraient avoir contribué à l'activation des comportements délinquants des adolescents judiciarisés par une absence du contrôle social informel (l'école) sur eux, ce d'autant plus que chez les adolescents non judiciarisés, les scolarisés sont plus représentés (73,60 %). Cependant remarquons chez ces adolescents non judiciarisés ayant passé à l'acte, une représentation non négligeable de ceux qui ont appris un métier (13,48 %), de ceux de la rue (12,92 %). Dans cette perspective, l'école pourrait avoir contribué à l'activation de la délinquance à deux niveaux : au niveau des sorties du cycle et au niveau de la faiblesse du contrôle social pour ceux qui sont scolarisés. Par rapport aux sorties du cycle (N = 79 : AJ), deux facteurs sont évoqués : faiblesse des moyens matériels (50 : 63,4 %) et refus de l'école pour l'apprentissage d'un métier (29 : 36,6 %) : N. L., 15 ans : «Mon père disait qu'il n'avait rien» ; M. A., 17 ans : «L'école me fatiguait» ; K. J., 14 ans : «Je voulais travailler pour me prendre en charge». Chez les analphabètes, la faiblesse des moyens matériels est le facteur explicatif. Mais si l'école est impliquée dans l'activation de la délinquance, le fait d'apprendre un métier ne met toujours pas à l'abri de la délinquance ce d'autant plus que chez les adolescents judiciarisés, certains ont opéré leur passage à l'acte dans des ateliers d'apprentissage informel des métiers (27 : 15,17 %). Il apparaît par conséquent que l'école au niveau informel n'exerce pas également un contrôle suffisant sur les adolescents en apprentissage ce d'autant plus que les sujets n'ont pas achevé la formation par leur propre volonté : «Je n'apprenais rien» (9 : 33,33 %), K. F., 15 ans : «On se moquait de moi» (8 : 29,63 %) ; B. L., 14 ans : «Ça ne me plaisait plus» (10 : 37,04 %). En définitive, les exclusions scolaires auraient des rapports étroits avec la délinquance. Ceci confirme les propos de Floro (1996, 153) à propos de la violence de l'école et de Cahen (1996,15) qui perçoit l'échec à l'école avec des variables intermédiaires (ennui, inattention, etc.) comme une voie vers la désadaptation. Mais suffisent-elles lorsque nous savons que ces adolescents sont en contacts réguliers avec des groupes de pairs marginaux ?