1.3 - Inclusions du groupe des pairs marginaux

Quel fut le point "d'atterrissage" des adolescents exclus familiaux et scolaires ?

A.J.A.N.J.TOTAL  
Eff. %Eff.% Eff.%
Adolescent de la rue
119

56,58
43
66,85

63,78
162
Adolescent dans la rue
43

25
19
24,16

24,41
62
Adolescent scolarisé
11

11,84
09
06,18

07,87
20
Autre adolescent sans occupation dans le
05
quartier

06,58
05
02,81

03,94
10
Consommation de drogue
95/119

16,3
07/43
79,9

63
102/162
Total178 10076100 254100

Khi-deux = 6,98 et Khi-deux S au seuil de 0,01 pour 1dl. P(x≥ 6,63) = 0,01.

Classe modale : A.J. (66,85 %)

A.N.J (56,58 %).

Les adolescents ayant passé à l'acte et dont les comportements ont été activés sont nombreux chez ceux qui ont entretenu des rapports étroits avec les adolescents de la rue (A.J = 66,85 % ; A.N.J = 56,58 %), c'est-à-dire ceux qui ont élu domicile dans la rue.

Les intégrations (inclusions) aux groupes des pairs marginaux caractériseraient donc les adolescents dont les comportements délinquants s'activent et pourraient expliquer par conséquent l'activation (X2 0,99 = 6,63 pour 1 dl et X2 = 6,98 > 6,63 ; c = 0,17 ; r = 0,18) ce d'autant plus que les contacts avec ces groupes marginaux sont très réguliers (195 : 76,77 %). Ainsi, la nature du groupe des pairs (de la rue) et la fréquentation régulière de celui-ci pourraient avoir contribué à l'activation de la délinquance au début de l'adolescence, dans la mesure où deux activités principales peuvent servir de support déterminant : les jeux d'argent (cartes, poker etc.) prédominent (88 : 74 %) et l'assiduité aux films de violence non négligeable (31 : 26,05 %) sans omettre que la plupart combinent les deux activités (67 : 56,30 %). G. L., 16 ans : «Je passais tout le temps dans la rue» ; M. F., 15 ans : «Je ne rentrais plus à la maison» ; S. S., 17 ans : «Je n'avais aucune nouvelle de la maison» ; C. L., 16 ans : «Avec mes copains, nous jouions aux cartes pour de l'argent» ; S. E., 16 ans : «Il y avait des jeux que nous jouions» ; C. A., 15 ans : «Après les jeux, vers 2 heures, nous allions un peu regarder des films de Rambo» ; B. C., 14 ans : «On regardait des films chocs» ; «On regardait les pornos». O. P., 14 ans : «Nos copains étaient déjà dans la rue depuis» ; O. L., 14 ans : «Il y en a même qui ont fait un peu la prison». Notons enfin que la plupart (95 : 79,9 %) des adolescents de justice ont reconnu consommer la drogue de façon régulière avant ou après la commission de délits avec les enfants de la rue. Nous pouvons nous demander s'il ne s'agit pas aussi d'un incitateur d'activation de la délinquance (Zirimba, 1997) même si les études les plus récentes posent le problème en termes de relations complexe drogue-délinquance (Germain, Leblanc, 1996 ; Brochu, 1993).