2.2 - Diversification des besoins de sécurité

ADOLESCENTS DE JUSTICEADOLESCENTS NON DE JUSTICE  

Besoin de manger
Besoin de se protéger contre agressionBesoin de
Besoin de vivre avec les Autres
se vêtir et
de se
protéger contre le froid

Besoin de manger
Besoin de se protéger contre agressionBesoin de
Besoin de vivre avec les Autres
se vêtir et
de se
protéger contre le froid
 
Eff. %Eff.% Eff.% Eff.%Total Eff.%Eff. %Eff. %Eff.%Total  
31Abandon second.
continu
18,54225 33196 6236,9168 1021,311 23,421 44,70510,647  
Agression de
02
l'abandon second.

20
02
20

20
02

10
40
04

07
17,2
05

02
24,1

129
51,7
15
6,9
 
Total33 18,54424,7 3519,7 6637,1178 1519,718 23,723 30,32026,376  
Khi-deux = 85,8 : Khi-deux TS au seuil de 0,001 pour 3dl. P(x≥ 16,27) = 0,001. C = 0,57.Khi-deux = 16,61 ; Khi-deux TS au seuil de 0,001 pour 3dl. P(x ≥ 16,27) = 0,001. C = 0,42.

Chez les adolescents de justice prédominent le besoin de vivre avec les autres (37,1 %), puis le besoin de se vêtir et se protéger contre le froid (24,7 %). Ces deux types de besoin traduisent l'insécurité affective et matérielle ressentie par ces adolescents. Chez les adolescents non de justice prédominent trois types de besoins : besoin de se protéger contre l'agression (30,3 %), besoin de vivre avec les autres (26,3 %) et besoin de se vêtir et se protéger contre le froid (23,7 %). Ainsi, deux types de besoins (besoins de sécurité affective et matérielle) apparaissent chez ces sujets et semblent avoir contribué à l'activation des comportements délinquants : M. A., 17 ans «Je veux toujours être avec les autres» ; K. P., 15 ans : «Je ne peux pas rester seul» ; M. F., 15 ans : «J'ai toujours envie qu'on me protège». Ces besoins il faut le noter sont en rapport avec les exclusions familiales secondaires.

Il apparaît à travers ces données que sous l'influence des facteurs socio-criminogènes secondaires eux-mêmes, évolution des facteurs du dysfonctionnement familial primaire, s'est accentuée la personnalité à risque délinquant secondaire avec d'autres traits psychologiques : représentation de soi comme délinquant ; diversification des besoins de sécurité. Ceci est d'autant plus vrai que selon Selosse (1997, 210) «l'insécurité affective, les expériences dévalorisantes, les échecs répétés, les rejets, les exclusions, les trahisons sont autant de blessures qui laissent des traces plus ou moins bien cicatrisées. Elles peuvent entraîner des comportements désajustés de la part de sujets devenus incapables d'entrer en interaction sociale». Ces traits ont un impact sur l'activation de la délinquance. Comme les facteurs du dysfonctionnement familial secondaire et social rapproché, la personnalité à risque délinquant secondaire peut-elle activer la délinquance sans l'appui des déclencheurs ?