Conclusion partielle

A suivre le texte à la trace, on se rend compte que les écrivains considèrent que l'inscription sur un support est un geste qui ne doit pas passer inaperçu. Tout se passe comme s'il était nécessaire de faire voir la plasticité du texte, de transformer le lecteur en spectateur du texte. L'écriture se définirait alors comme un art visuel voué à l'échange entre le noir et le blanc. Les mots seraient également des matériaux à sculpter, à déformer, à tailler sur mesure jusqu'au risque de l'usure, de la disparition. C'est le péril encouru par toute œuvre non lue qui est ainsi montré au lecteur. A chacun de s'interroger sur ces blocs de mots ‘«’ ‘ici-bas chus’», forçant l'étonnement de chacun. Les fictions montrent l'importance de la matérialité du texte et cherchent à désorienter le lecteur amené à lire le texte dans tous les sens. Par ailleurs, peut-être pour maîtriser la disparition qui pèse sur tout objet -dont le texte-, les créateurs entrent dans une logique minimaliste qui aboutit à la production d'œuvres conceptuelles ; le stade ultime étant la non-œuvre. Les fictions montrent cette fascination pour le vide, le silence, l'absence, le rien, le noir.