Chapitre 1 : La mimésis

L'idéologie de la représentation et de l'expressivité 202 repose sur le postulat platonicien selon lequel l'art imite la nature. A partir de cet axiome, s'élabore une doctrine aux contours flous -la mimésis- qui hésite entre une valeur définitoire de l'art et une valeur prescriptible ; entre une propriété perçue comme l'essence de l'art, et un idéal à rechercher, celui de la fidélité de la représentation par rapport au réel.

Notes
202.

« (…) l'idéologie qui actuellement domine, et notamment dans le domaine de la littérature, ressortit à ce que nous nommons le dogme de l'Expression et de la Représentation. Elle consiste en le credo suivant : toujours, à la base du texte, comme la condition de sa possibilité doit, dans un premier temps, nécessairement gésir un quelque chose à dire. Ou, plus précisément, ce que nous nommons un sens institué. Ensuite, dans un second temps, peut s'accomplir l'acte d'écriture qui ne saurait se concevoir autrement que comme la manifestation du sens institué. Nous l'avons mainte fois précisé : si le sens institué concerne des aspects du Moi, la manifestation est habituellement nommée une expression ; si le sens institué concerne des aspects du Monde, la manifestation est communément nommée une représentation. (Jean Ricardou, Nouveaux problèmes du roman, p.15)