Conclusion partielle

L'auto-référence de la fiction réflexive désoriente le lecteur qui ne peut plus lire naïvement : l'écrivain exige désormais une lucidité active de la part du lecteur et refuse qu'il soit dupe des tricheries littéraires. Le brouillage systématique des pistes d'interprétation traditionnelle correspond à une volonté de réfléchir sur les cadres de référence. A l'évidence de telles fictions sont plus difficiles à lire et l'on peut penser qu'une véritable éducation du lecteur est à l'œuvre dans de tels textes. Le but est d'en faire un partenaire actif qui soit désireux de questionner l'œuvre dans sa singularité tout en sachant que le sens se dérobe sans cesse. 374 Par ailleurs, le lecteur est invité à poursuivre le travail de questionnement du texte en devenant scripteur.

Notes
374.

Michel Riffaterre, La production de texte, p.19