2. 2 La pratique posturale

Comme nous avons tenté de le montrer précédemment, un certain nombre de correspondances relie les configurations de ces deux ordres de lieux que sont les salles de cours et les espaces domestiques. Tous deux s’organisent selon un modèle de séparation assez similaire postulant une démarcation nette entre le monde du dehors et celui, préservé, du dedans. Une distinction intrinsèque se dessine similairement entre différents espaces au sein du même lieu qui se côtoieront sans pour autant se confondre. Le territoire de Marc dans la salle de Shakti, par exemple, ne pourra en aucun cas fusionner avec celui des élèves. Il sera donc possible de se poster devant, de le longer mais jamais d’en franchir la frontière symbolique afin d’y pénétrer. De même, les lieux-refuges des élèves resteront isolés du reste de la maison traduisant, par là, cette volonté insistante de délimiter, au sein de l’intime, un emplacement pleinement investi par le sujet lui-même. Enfin, la volonté d’une sollicitation continue mais mesurée des sens contribue, dans le prolongement de ce souci de démarcation et de délimitation, à une harmonisation complète et maîtrisée des espaces. Ainsi, tous ces différents lieux seront arrangés et organisés afin de répondre à cet objectif majeur : le déploiement optimum des pratiques proprement dites. Nous allons maintenant nous attacher à décrire le contenu ainsi que le déroulement de ces pratiques. Elles peuvent être subdivisées en deux catégories intereliées : les exercices posturaux et les méditations auxquels nous pouvons ajouter des pratiques plus périphériques mais néanmoins essentielles comme celles des lectures collectives de textes et des obligations dévotionnelles. Mais penchons-nous plus particulièrement sur les activités posturales.