Elle est étudiée essentiellement chez le maître, avec ses conséquences chez les élèves.
Dans le dictionnaire Le petit Robert, la représentation (5ème psycho) est définie comme suit :
‘“ Processus par lequel une image est présentée aux sens. La perception, représentation d’un objet par le moyen d’une impression. Voir Perception. “ On est accessible à la crainte dans la mesure où la représentation du mal futur est intense ... ” (Ribot) V. Evocation. Image, combinaison d’images. “ Cette enveloppe de représentations auditives et visuelles qu’est le langage ” (Lanson). ’Constamment, le psychisme élabore des représentations : les images souvenirs de situations passées, mises en projet de situations non encore advenues, idées, réflexions, remémorations, rêves, sont les représentations que l’on se fait du vécu, de la vie future, de la réalisation de projets. Ces représentations sont colorées affectivement, c’est-à-dire évaluées de façon positive quand elles nous procurent du plaisir, de façon négative quand elles nous procurent de la douleur. Elles ne sont jamais neutres affectivement33. Tous les actes, même les plus intellectuels, ont aussi cette coloration affective. Les recherches les plus pointues, apparemment les plus arides, ne se réalisent que grâce à l’intérêt, à la curiosité que manifestent certaines personnes pour ce type de travail qui leur apporte un plaisir fort.
La représentation est mise en oeuvre dans toute activité ; elle influe donc sur la relation que le maître établit avec l’élève et réciproquement. En effet, quand il rencontre un élève (ou une classe), le maître vit d’emblée une relation affective : il appréhende la personne (ou le groupe) non seulement avec sa raison mais avec ses affects. Sont alors à prendre en compte les langages non verbaux : tons, gestes, mimiques, odeurs même, apparences qui vont, chez chaque partie, déterminer des impressions, raviver des souvenirs, constituer des représentations évaluées en “ bon ” ou en “ mauvais ”34. La relation est mise en place d’une manière très définie, bien souvent avant que des paroles soient échangées. Il s’agit d’en être conscient.
voir ABRAHAM (A.) : Le monde intérieur des enseignants, Issy-les-Moulineaux, E.A.P., 1982, 190 pages,
et LOBROT (M.) et collaborateurs : Le choc des émotions, Tours, éd. La Louvière, 1993, 287 pages.
Voir MOYNE (A.) : “ Pédagogie différenciée et phénomènes relationnels ” in La pédagogie différenciée, Toulouse, Cahiers Binet-Simon n° 617-618, Erès, 1988, 124 pages, pages 69 à 79.