II. B. La représentation dans la notation.

Des études menées à propos de la notation révèlent combien la représentation que l’on se fait d’un candidat à un examen, par exemple, va influer sur la note mise sur la copie. Pourtant le correcteur fait son travail consciencieusement et est convaincu qu’il évalue avec impartialité. Ainsi, on remarque qu’un devoir de mathématique est mieux noté si l’enseignant imagine qu’il est rédigé par un garçon plutôt que par une fille. De la même manière

‘“ des copies identiques sont surévaluées si elles sont censées provenir du lycée Janson-de Sailly (16ème arrondissement de Paris) et sous-évaluées si elles sont censées provenir d’un lycée de banlieue ”35 .’

On a remarqué aussi

‘“ un effet d’assimilation, qui consiste à rapprocher une note d’une note antérieure. Ainsi on demande à des enseignants d’évaluer six copies de version anglaise, de niveau à peu près équivalent. Mais, sur chacune figure une note, censée avoir été obtenue par le même élève quelque temps auparavant. Si cette note antérieure est élevée, la note est en moyenne supérieure de deux points à celle attribuée si la copie antérieure est faible (moyennes de 11.86 et 9.84) ”36. ’

D’autres exemples sont encore cités, montrant que l’évaluation des travaux des élèves est en relation étroite avec la représentation que l’enseignant s’en fait. On ne peut mettre en doute ses compétences et son honnêteté, il n’a pas le sentiment de sur-évaluer ou de sous-évaluer les copies en fonction d’éléments extérieurs et c’est pourtant ce qu’il fait. La représentation qu’il a de l’élève ayant rédigé le devoir oblitère son jugement. De même, elle peut conduire à une utilisation dévoyée de l’âge mental.

Notes
35.

NOIZET (G.) et CAVERNI (J.P.) : Psychologie de l’évaluation scolaire, Paris, P.U.F. 1978 in article de HADJI (C.) : “ L’évaluation des apprentissages : Trente ans de recherches et débats ”, in Sciences humaines, hors série n° 12, février-mars 1996, pages 66 à 69.

36.

HADJI (C.) : op. cit. page 68.