II. B. 2.  “ L’état central fluctuant ”

A l’encontre de la théorie sur l’homéostasie où

‘“ l’animal est une représentation stable du monde qui l’entoure ”’

de celle de Claude Bernard affirmant la constance du milieu intérieur physiologique, N.H. Spector, cité par Jean-Didier Vincent parle :

‘“ d’un état central fluctuant définit par deux propositions : 1° Tout organisme vivant, de la naissance à la mort, est en état de non-équilibre. 2° La réaction d’un organisme à un stimulus est dépendant de et modulé par (...) un état central défini comme la condition réactive totale à un moment donné d’un neurone, d’un ensemble fonctionnel de cellules, d’un élément subcellulaire à l’intérieur du système nerveux ou de ce dernier considéré comme un tout ” (...)’

Trois dimensions, donc, pour un être unique et dont l’état central conditionne la présence au monde réactivité globale confondant la représentation et l’action ”103.

Cet état central se modifie constamment en fonction du corporel, du temps qui passe, des avatars du quotidien. C’est une “ représentation du monde ” où sont fusionnées les dimensions corporelles (milieux intérieur, et cérébral, état des organes), extracorporelle (vision que l’individu a par ses organes des sens et par sa vision des mouvements) et temporelle (développement et usure du temps). Ce n’est donc pas la raison seule qui nous dirige, nous oriente, mais ce que nous sommes en totalité, influencés par tout notre vécu intérieur, celui de nos organes, de nos émotions, notre vécu extérieur, nos conditions de vie, d’existence, nos relations diverses, personnelles, professionnelles, sociales avec notre milieu, et notre vécu temporel, tout ce que nous avons déjà vécu et vivons quotidiennement.

Notes
103.

VINCENT J.-D. : Biologie des passions, Paris, éditions Opus-O. Jacob, Février 1986, Octobre 1994, 406 pages, pp. 172-173.