I. C. Les influences déterminantes concomitantes à l’école

I. C. 1. Les “ camps ”

Parallèlement à l’école, je rencontre d’autres personnes dans un milieu particulier. Est-ce l’influence de mes grands-parents maternels, un choix délibéré de mes parents, mais je vais suivre les cours de catéchisme avec les autres enfants du village. J’y rencontre d’autres filles, notamment une qui m’est plus proche que celles que je côtoie à l’école. Elle va à l’école privée où enseigne sa mère. Avec elle, je participe aux “ camps ” organisés par le vicaire du village. Auparavant, pour des raisons de santé, angines avec crises d’asthme, je suis allée deux années consécutives en colonie à l’océan (j’avais dix-onze ans) et je n’ai vraiment pas aimé. La discipline y est trop militaire à mon goût, je ne m’y sens pas à l’aise, sans trop savoir ce qui m’aurait permis d’y être bien. Le camp ouvre sur d’autres horizons. Nous sommes, selon les classes d’âge, vingt à trente avec le vicaire et plusieurs jeunes de 18-19 ans. Nous vivons durant dix jours dans un chalet, dormons dans des sacs de couchage sur la paille, faisons notre toilette au bord du ruisseau, participons à la cuisine. Le groupe est beaucoup plus chaleureux, on nous donne beaucoup plus d’initiatives, nous sommes davantage en contact avec la nature et j’ai le sentiment très fort d’une plus grande acceptation de chacun. Mes meilleurs souvenirs de vacances correspondent à cette période, quelle que soit la météo. Je me rappelle les jeux de piste sous le soleil ou parfois la pluie, des pique-nique au bord des lacs où nous cueillons d’immenses fleurs violettes dont nous faisons des bouquets, des jeux de gendarmes et de voleurs où la “ prison ” et la “ maison des voleurs ” sont situées dans les carrés de myrtilles, des chasses au “ dahut ” le soir, des veillées de chants accompagnés de guitare où chacun trouve sa place. Là, je ris de bon coeur, je ne me sens pas perpétuellement sur mes gardes.