I. C. 3. L’aumônier du lycée

Pareillement, au lycée, la personne la plus importante est l’aumônier. Je vais aussi suivre ses cours en seconde par plaisir, sans aucune obligation, Il nous explique Teilhard de Chardin (ce dont nous nous rappelons avec humour) dont la conception de monde et de la vie me plaît. Bien que je ne lui parle pas de ma difficulté à supporter l’internat, il voit ma “ petite mine ” le lundi matin et, de temps à autre, mes parents ne venant pas me sortir le jeudi après-midi, il me suggère de m’inscrire sur ses listes de JEC. Cela me permet d’échapper à la promenade en rang. Je suis libre de faire ce que je veux et bien souvent, surtout si le temps est médiocre, je passe mon temps au chaud dans son bureau, à lire et à écouter de la musique en buvant du thé... Le rêve ! Je lui écris durant mes deux premières années à l’école normale, avant de le retrouver à Annecy dans un nouveau lycée. Je lui raconte alors mes joies et mes peines de coeur, il m’écoute, son bon sens paysan (dans sa version positive) et sa manière de dire clairement, voire trivialement, les choses m’aident beaucoup. Une amitié solide se noue qui dure toujours. Nous partageons nos réflexions, nos découvertes, nos ressentis, dans un langage sans ambiguïté. Enfant, il a fait toute sa scolarité primaire avec un instituteur Freinet. Est-ce un hasard ?