II. D. Instaurer une dynamique

Si parler permet une mise à distance du vécu, si parler se révèle une nouvelle expérience dynamique entre deux personnes qui inter réagissent, où d’autres émotions, d’autres sentiments surgissent sympathie, compassion, sentiment de présence, sensation de mieux-être surtout si les événements relatés étaient douloureux, cette expérience est en général le fruit d’un travail parfois laborieux qui exige deux conditions. La première est de savoir reconnaître les personnes capables de pouvoir entendre ce que l’on veut leur confier. Cette capacité d’écoute est peu liée aux écoles, aux formations, aux diplômes et, plus qu’au titre de l’écoutant, il s’agit de faire confiance à son intuition, à son ressenti. La deuxième condition dépend à la fois du désir de la personne d’accepter de se montrer telle qu’elle est et de ses peurs face à son être profond. On ne peut, là non plus, juger. Se cantonner dans l’apparaître peut dans certaines circonstances être un moyen de se protéger de souffrances plus grandes. Chacun parle donc de lui selon son désir, selon aussi ses capacités du moment. Je considère qu’inciter de façon insistante les personnes à me révéler des moments de leur vie qu’elles ne veulent dévoiler serait une prise de pouvoir abusive et un viol psychologique qui ne profitent à personne. Respecter les limites de chacun les leurs comme les miennes m’apparaît une solution plus saine et aussi plus efficace.