IV. Premières constatations

IV. A. Soucieux des enfants et prisonniers des programmes

J’ai toujours rencontré des enseignants soucieux des enfants qui leur étaient confiés mais, en même temps, je les ai très souvent ressentis prisonniers des programmes et des livres scolaires. Certes, il est normal de respecter, de prendre en compte les directives des Instructions officielles et des programmes, mais peut-être y a t-il plusieurs chemins pour y parvenir ? Ces maîtres et maîtresses sont d’ailleurs très conscients de leurs difficultés. Certains “ ‘font des dictées sans être réellement persuadés de leur efficacité sur l’orthographe’ ”, (Cécile notamment), d’autres reconnaissent humblement qu’ils ont du mal à faire progresser les enfants en expression écrite, par exemple Laurent... Il semble qu’il leur est, bien souvent, non seulement difficile de prendre en compte, non les désirs et non désirs de leurs élèves, mais simplement d’en écouter la formulation qui se révèle source d’angoisse. Enfants, d’après leurs entretiens, il semble qu’ils n’ont jamais fréquenté des classes animées par des instituteurs utilisant une pédagogie différente : Freinet ou institutionnelle. Il leur est difficile de se libérer d’attitudes intégrées dès leur plus jeune âge, et d’imaginer, d’inventer, d’adapter, de modifier plus ou moins des manières de faire. Ils semblent, peu ou prou, prisonniers de leur éducation.