II. B. L’école maternelle

II. B. 1. Le choix de l’école maternelle

Si les relations sont mauvaises avec la municipalité et quasiment inexistantes avec les parents, Pierre se “ sent très bien avec (ses) collègues, ” et se fait “ énormément plaisir dans (sa) classe ” : “ ‘D’ailleurs, voyez, elle est très spacieuse, il s’y passe beaucoup de choses, j’adore être avec les enfants et c’est vrai que je me ressource énormément à leur contact. ’” Depuis qu’il est sorti de l’école normale, il travaille avec des enfants de maternelle (petite et moyenne sections). Ce n’est pas uniquement dû au hasard des nominations, c’est un choix réfléchi. Au départ, durant sa formation, dans ses rencontres avec des classes, la maternelle n’était “ pas du tout une classe qui (l’) avait attiré ” : “ Parce que pour moi, c’était fouilli ... En plus, les enseignants avec qui j’avais été : Ne touche pas à ça ! Ne fais pas ça, c’est dangereux ! ” Pour l’avoir vécu en stage, Pierre affirme avoir “ beaucoup de plaisir à enseigner en CM parce que les enfants sont plus autonomes, on peut avoir des projets plus ambitieux. ” Il se rend alors compte que “ c’est au fur et à mesure du cursus qu’ (il) a pu avoir, qu’(il) a vu que les structures se mettaient en place avant et qu’il fallait agir bien avant. ” C’est un leitmotiv qui revient tout au long de l’entretien et qu’on peut rapprocher de l’ouvrage de Fitzhugh Dodson : Tout se joue avant six ans 173. L’élaboration théorique est précédée de cette affirmation : “ ‘J’ai beaucoup de plaisir à travailler avec les maternelles parce que j’aurais pu changer de niveau, finalement. C’est là où se mettent en place toutes les structures d’un enfant. Et même bien avant à mon avis.’ ”

Notes
173.

DODSON (F.) : Tout se joue avant six ans, Verviers (Belgique), Marabout, 1976, 316 pages.