II. B. Le souci des enfants

II. B. 1. Mieux les aider

Selon Cécile, les “ mauvais souvenirs ” concernent son attitude quand elle n’a pas “ saisi certains enfants en difficulté et où ça ne s’est pas suffisamment bien passé ” pour elle : “ où j’aurais aimé les aider autrement et vraiment sentir le degré de difficulté parce que souvent on ne sait pas à quel point certains enfants font des efforts. Ils ont des difficultés terribles et on a l’impression qu’ils n’ont fait qu’un petit peu, un petit effort, qu’ils pourraient faire plus alors que pour eux déjà c’est une toute petite chose ... Si j’ai quelque chose qui me chagrine, c’est ça ”. Cécile met en évidence, face à la difficulté scolaire de l’enfant, les lacunes de la maîtresse sans les préciser. Elle reprend ce leitmotiv peu après : “ Les mauvais souvenirs ... c’est ce que j’aurais pu faire de plus, une approche que je n’ai pas eue vis-à-vis d’enfants qui ont des difficultés. Et c’est toujours ça, mon problème ”. Elle évoque encore “ certaines situations ...où j’aurais aimé que ce soit beaucoup, bien mieux, une approche différente pour les enfants ” tout en reconnaissant que ce n’est quand même pas facile à gérer “ quand , aux difficultés scolaires s’ajoutent les difficultés sociales et familiales ”. Et elle cite des exemples : “ des parents qui sont tous les deux au RMI, qui n’assument plus rien. Donc, il faut contacter l’assistante sociale, il faut se réunir ... Ces problèmes-là, qui nous arrivent à nous aussi (dans une comparaison village-ville), ils sont de plus en plus nombreux. Et puis les problèmes de familles qui sont séparées ... L’enfant qui va chez le papa, qui a oublié le sac chez le papa, après il est chez la maman ... On essaie d’expliquer aux enfants, de leur di-re : faites attention puisque vous êtes dans cette situation-là ... Et puis d’excuser aussi, c’est pas de leur faute ”. Mais cela lui “ pèse ” terme répété à plusieurs reprises au cours de l’entretien même si elle aurait souhaité “ les aider davantage ” car elle se sent alors “ démunie ” : “ il faut qu’ils (les enseignants) soient psychologues, il faut qu’ils soient assistantes sociales. On a plus (davantage) d’éducation à faire ”.