Claudine : la violence.

I. Vie personnelle

I. A. Une mère “dure ” 

Claudine commence l’entretien sur la vie personnelle par l’évocation de ses souvenirs scolaires, : deux maîtresses “ gentilles ”, “ belle ” pour la première, et “ encore un peu notre maman ” pour la seconde. Puis elle se rappelle le collège et insère au milieu une première notation sur sa mère : “ elle était très dure, elle aimait pas qu’on traîne après l’école ”. On pourrait penser la mère plutôt rigide et certaines de ses interdictions motivées quand Claudine reprend : “ elle voulait pas qu’on traîne, qu’on discute trop le soir, qu’on voit trop de copains, de copines ”. On peut imaginer facilement que la mère n’aime pas que ses enfants soient dehors trop tard le soir pour des raisons de sécurité, ou pour être sûre qu’ils aient assez de temps pour faire leurs devoirs. Ce qui peut se concevoir comme des arguments positifs. Mais l’interdiction ne révèle pas un souci de cet ordre : “ Elle ne tolérait pas qu’on puisse m’inviter un mercredi pour passer un petit moment avec des amis même proches ”. Cela vaut pour les cousins proches géographiquement, qui invitent Claudine ainsi que son frère et sa soeur, alors qu’ils sont adolescents (15-18 ans) à se joindre à eux pour fêter le 31 décembre. Quelle que soit la période de l’année, il est interdit à Claudine de se rendre chez ses amis ou dans sa famille. Elle reproche maintenant à ces derniers de l’avoir abandonnée, de ne plus l’avoir invitée mais les refus successifs ont induit la situation.

Dans le même ordre d’idée, à l’époque où elle est à l’école normale, sa mère ne lui passe pas les communications téléphoniques de ses amis durant les vacances. Si, par hasard, elle le fait, “ c’était l’horreur ... je me faisais disputer, c’était vraiment impossible ”. Ces interdictions ne reflètent donc pas un souci de protection mais davantage une volonté quelque peu sadique de couper Claudine du réseau d’amitié qu’elle se construit à l’école ou avec ses cousins.