III. Conclusion : insatisfait

Reconnaissant que “ se remettre en cause c’est pas toujours simple ”, Marc ne pense pas que maintenant il va “ se remettre en cause souvent dans les huit ans qui (lui) restent ”. Que reflète cette réflexion ? Il est difficile de le savoir. Ce n’est peut-être pas un hasard qu’elle survienne aussitôt après la remémoration de la déception survenue à la lecture de la note au concours. En fait, tout au long de l’histoire de sa vie professionnelle, Marc, par des mots, des boutades, révèle son besoin de reconnaissance à plusieurs niveaux financier, professionnel avec hiérarchie et parents d’élèves qui n’est pas toujours et réellement satisfait. Peut-être se sent-il davantage “ utilisé ” que “ reconnu ” ? Même dans son école actuelle, plus grande que la précédente, comparant avec un collège ayant un effectif semblable, il constate que l’école primaire manque de “ l’infrastructure ” du collège : “ Alors ils peuvent avoir un conseiller d’orientation, deux-trois secrétaires, etc., nous on est deux directeurs, point c’est tout ”. Pour tenter de résoudre au maximum les problèmes administratifs, il utilise l’ordinateur : “ Alors là, l’ordinateur, ça marche à tout de bras ; c’est tout informatisé ... Autrement on (ne) peut plus y arriver ”. L’enthousiasme des débuts est fort émoussé. Je le ressens aussi fort déçu dans son poste actuel et, au fur et à mesure de l’entretien sur la vie professionnelle percent les regrets de l’école précédente pourtant difficile. Le jour de la visite de classe, j’évoque ma perception de ce sentiment qu’il me confirme : à la suite de l’entretien, il a fait une demande de mutation.