I. A. La famille

I. A. 1. Ses valeurs

Eliane vit “ une enfance sans souci ” (deux fois) avec “ des parents très présents, s’intéressant à (sa) vie ”. Ses parents sont instituteurs tous deux et s’occupent de leur progéniture (trois garçons et une fille dont trois seront enseignants). La mère est davantage à la maison, “ plus présente ”, le père a des activités périscolaires après l’école : cinéma itinérant, fête du Sou des écoles (“ présent d’une autre manière ”). Les valeurs du couple sont le travail, la justice. Le père, normalien, “ avait appris à lire en gardant les chèvres ”. Il est convaincu que ses enfants ont les compétences voulues pour parvenir à se faire leur place dans la vie : “ du moment qu’on était intelligent, il y avait pas de raison qu’on n’y arrive pas ” et ne voulait aucunement les favoriser au détriment des autres. Mais travail ne veut pas dire “ bagne ” : “ du moment que je travaillais mon petit bonhomme de chemin, ça leur suffisait, quoi ”. Outre ses quatre enfants, il a aussi la responsabilité d’un neveu devenu orphelin et de deux autres enfants “ plus âgés que nous ” dont il est le tuteur. Est-ce parce que ses parents gagnent modestement leur vie : “ à cette époque les instituteurs gagnaient pas vraiment beaucoup d’argent ”, qu’ils ont la charge de trois enfants supplémentaires (charge morale et peut-être financière mais elle ne le sait pas), après le lycée, quand elle prépare SPCN à la faculté, Eliane fait “ du pionicat ” parce que “ mon frère, mon deuxième frère est rentré à l’EN, pour dire que je voulais pas coûter de l’argent à mes parents ”.