I. B. L’école

L’école en général se passe bien. Eliane est une bonne élève, elle se dit “ scolaire ”, aime “ l’étude ” et la lecture. Plutôt bonne en mathématiques, elle “ adore ” le professeur de cette discipline de la seconde à la terminale : “ évidemment qu’avec lui je travaille ”. Elle “ aime ” aussi le professeur de philosophie et se trouve “ bonne ” dans cette matière ainsi qu’en physique et en chimie. En général, elle “ boit ” les paroles des enseignants et “ est toujours intéressée par ce qui se faisait ”. En revanche le professeur de français, subi de la troisième à la terminale est “ détesté ” (deux fois) : il l’a “ prise en grippe ” (deux fois). Eliane a le sentiment très vif que cette enseignante ne travaille pas, qu’elle est “ incapable de rendre ses cours intéressants ” et trouve cela “ inadmissible ”. Elle se rappelle avoir eu 6 à sa première dissertation de seconde parce que le professeur “ se souvenait de ma troisième ” et d’avoir toujours gardé cette note. Elle écrit des fautes d’orthographe dans ses devoirs “ exprès pour voir exactement ce qu’elle corrigeait ”. Dans la mesure où elles n’ont été ni soulignées, ni corrigées, Eliane en déduit que “ manifestement elle avait pas vu, elle avait pas lu ma copie ”. Si elle travaille facilement, si elle est une élève “ sans histoires ... tant que ça allait bien ... ” Eliane devient “ frondeuse si ça me plaisait pas ”. Elle reconnaît avoir “ tenu tête certainement ”  à ce professeur et, quand il arrivait en retard en cours assez souvent semble-t-il avoir donné le signal du départ pour la salle de permanence et peut-être celui du chahut à son arrivée : “ on la huait en fait ”. Les rapports entre les deux sont très mauvais et le professeur oblige Eliane à travailler son français durant l’été en lui demandant de passer un examen pour entrer en première, “ examen que j’ai réussi d’ailleurs ”. Et, sur le dossier du bac il est inscrit “ ne mérite pas d’avoir le bac ” mais, Eliane affirme : “ évidemment j’ai eu mon bac ”.

Réfléchissant à cette période, Eliane imagine qu’à dix-sept-dix-huit ans elle “ aurait pu (se) rendre compte que c’était quand même (son) avenir, qu’(elle) aurait peut-être ... : (mais) je fichais rien, je fichais rien parce que je pouvais pas la voir ”. Elle se souvient aussi d’avoir été en quelque sorte considérée par le professeur comme “ responsable systématique ” (deux fois) des problèmes qui surgissaient sans être jamais reconnue dans son travail.