III. Conclusion

Jean a donc obtenu ce diplôme. Ce qui l’intéresse, c’est d’être maître-formateur, c’est-à-dire de garder une classe et d’aider, d’échanger avec les jeunes en formation (et aussi d’autres plus expérimentés). Il n’a pas le désir de devenir le spécialiste en musique, ni celui de devoir enseigner cette matière aux classes des collègues de son école. Les aider à progresser oui, faire le travail à leur place non. Mais à l’époque de sa réussite, il n’y a pas de poste vacant correspondant à son désir. Le seul intérêt de cette démarche est la liberté plus grande qu’elle lui donne face à ses collègues traditionnels. Il a organisé un apéritif avec champagne avec eux pour fêter l’événement, pour que ce soit su, “ pour poser les choses ”. Il aimerait qu’il soit possible de travailler avec eux mais “ c’est quand même un groupe d’instits qui font ronron dans leur classe, qui veulent pas bouger d’un iota ! Ils ne veulent aucune remise en question. ” Et il sait bien qu’il “ les agace ”. Il pense donc, probablement à juste titre, respect de la hiérarchie et des titres oblige !, que les collègues acquéreront un peu plus de souplesse, ou tout au moins, insisteront moins pour le faire participer à des procédures pour lesquelles il n’est pas d’accord. Sa parole aura, peut-être légèrement plus de poids.

En revanche, les blessures infligées la première fois n’ont pas été cicatrisées, mais plutôt ravivées. Et cela interroge aussi sur la formation des formateurs, sur l’efficacité de ce type de travail.