II. A. Les débuts

Comment Jean a-t-il débuté en pédagogie Freinet ? Bien que normalien, il ne semble pas que la formation lui ait laissé beaucoup de souvenirs à ce sujet. Il n’évoque pas du tout ces deux années. Pas de lectures, pas de rencontres de collègues expérimentés dans cette pédagogie, pas de stages non plus. Mais après une année de remplacements, il part en coopération en Algérie et obtient un poste en classe unique, des “ enfants avec un peu toutes les nationalités ”, “ pas mal de gamins avec un peu tous les âges des gamins d’étrangers qui parlaient pas le français, des français ... ” Le démarrage n’est pas très précis : “ Je devais pas avoir de bouquins donc j’ai commencé la méthode naturelle (de lecture). Et je me souviens d’une gamine polonaise qui parlait quasiment pas le français, elle a appris à lire en français. Oui, j’en avais trois-quatre au CP. Je me souviens ... On écrivait les textes libres sur des grandes affiches, on lisait là-dessus ”. Puis il lit des “ bouquins ” et acquiert “ un peu plus de support théorique ”. Le “ terreau ” de son enfance, alors qu’il se retrouve avec la responsabilité d’une classe de l’office culturel en Algérie pratiquement sans matériel pédagogique, lui permet de faire face à la situation et de s’y adapter facilement et efficacement.