II. B. Premières difficultés

En fait, cette pédagogie qui part des enfants, de leurs intérêts, qui cherche à développer l’imagination, la création, lui convient et, à son retour en France, il est affecté à un poste où se trouve déjà le matériel nécessaire : imprimerie, bandes enseignantes ... Jean “ démarre à fond ”, du coup, là-dedans : “ Ça me plaisait bien. Et puis les gamins accrochaient... ” Et les problèmes “ gros ennuis ” avec les parents commencent : “ Ça a vite été la guerre entre deux clans dans le village ... L’incompréhension ... Sur une vingtaine, y en a sept-huit qui vont passer à l’école privée. Ça a été brutal. Expérience désagréable. ” Jean analyse ce qui s’est passé. A son arrivée, il ne sait qu’ “ il y avait déjà eu plein d’histoires avec les instits précédents ” alors qu’il aurait fallu en tenir compte. De plus, le samedi après-midi, avec ses amis musiciens il n’y pas classe , “ on fermait les volets de la classe et on répétait. Musique ”. Son apparence aussi inquiète, avec ses cheveux longs, “ je donnais pas une image très rassurante ”. Depuis, il les a coupés.

Il tentait aussi de convaincre les parents de l’intérêt des méthodes qu’il pratiquait alors que maintenant : “ je me mets plus sur un plan de ... spécialiste, je veux bien expliquer ce que je fais mais je ne le justifie pas ... ” S’entendant très bien et travaillant beaucoup avec sa collègue : “ on forme vraiment une équipe, c’est très agréable ”, ils organisent une ou deux réunions “ où on parle beaucoup de lecture ”. Ils proposent alors des exercices aux parents “ à partir de la démarche du GFEN : bon, ben c’est bien, ça les remet en question ”. Mais, “ une fois sortis, ça retombe ... (ils) reviennent à la pratique de ce qu’ils connaissent, de leur apprentissage ”.