II. C. Le désir de venir à l’école

Classe d’environnement et classe de voile sont donc les deux activités maîtresses de la classe de Laurent. Elles lui permettent de la structurer, de créer un climat dynamique et peut-être de donner du sens à certaines activités “ scolaires ”. Parce qu’il est important pour lui qu’un enfant ait “ envie de venir à l’école même s’il a de mauvais résultats ”. Il ressent le besoin d’instaurer une “ ambiance ”, de montrer que “ le respect ça doit marcher dans les deux sens ” parce que “ (si) on le (l’enfant) déconsidère totalement, on n’arrivera pas à grand chose ”. Laurent réitère ce genre de propos à la fin de l’entretien : “ Tout est dans la discussion, tout est dans la parole, tout est dans les relations, dans les échanges qu’on a avec les enfants, c’est tout. Et puis, si on ne les (??) prend pas pour des imbéciles, ils ne prendront pas non plus les adultes pour des imbéciles ”.

Laurent utilise beaucoup l’éducation physique et la relaxation pour permettre aux enfants d’  “ évacuer ce trop plein d’agressivité ” qu’il ressent chez certains d’entre eux. Il instaure une atmosphère détendue : “ on peut pas passer une journée sans rire, sans rire, sans que moi, moi-même, sans que je fasse le pitre devant eux. Bon, ça dédramatise un petit peu la relation enseignant-élève, ça leur permet, eux, d’être plus à l’aise dans leurs relations par rapport à moi-même ” et favorise la réflexion, l’expression tout en marquant les limites : “ y a toujours des bornes à mettre quelque part ”.