II. E. Relations avec les collègues

Cet enseignant apprécie les relations avec les collègues, essentiellement celles nouées au sein d’un groupe “ ressources-montagne ” dont le but est de “ ‘fournir des documents pour tous les autres collègues qui leur offrent la possibilité de travailler sur le lac, sur la région d’ici ou sur les montagnes proches pour le ski de fond ” : “ C’est très valorisant ça. Ça permet le partage d’expériences, on travaille dans le même sens mais on prend sur notre temps ’ ‘(libre)’ ‘. C’est avec les collègues et aussi les CPC. C’est un groupe qui est chapeauté par l’Inspection obligatoirement. Mais ça, c’est très valorisant. Y a une bonne ambiance, y a des gens qui sont volontaires, qui sont actifs, qui vont de l’avant. On essaie vraiment de faire quelque chose, quoi !’ ”

Laurent regrette que cette disponibilité des personnes du groupe “ ressources montagne ” ne se retrouve pas avec ses collègues au quotidien : “ Ce qu’on ne trouve pas au niveau des petites écoles comme ça ”. Ce n’est pas que l’ambiance soit mauvaise : “ Ça se passe bien mais dans les heures imparties et prévues par la loi pour travailler ensemble, pour travailler en groupe ... Mais dès qu’il s’agit de marcher un petit peu à côté ... Ah non, moi j’ai pas le temps ! ” Tout en reconnaissant qu’ “ il y a des femmes qui ont des enfants, des gens qui ont des obligations ”, il formule néanmoins qu’ “ on peut toujours trouver (du temps) si on a envie de s’investir dans quelque chose ”.

Les difficultés avec les enseignants de plusieurs niveaux sont déjà évoquées au début de l’entretien. Laurent les repère au niveau de le conception de l’éducation : “ Je voulais aller dans un sens au niveau du sport ou au niveau des échanges et, d’un autre côté, on disait : non, moi je suis bien dans ma classe, j’y suis, s’y reste ”. Les problèmes proviennent aussi du côté individualiste de certains au niveau des échanges de services ou même de matériel : “ Autrefois ... les gens restaient chacun dans leur classe ... Quand on était dans une école à trois ou quatre classes, il y avait le même matériel dans chaque classe pour faire du sport alors qu’on aurait pu (l’argent) le passer à autre chose ”. Les textes officiels qui “ veulent qu’on fasse des échanges, du décloisonnement et autre ” incitent les enseignants à “ se regrouper, partager, échanger ” et maintenant : “ On essaie de vivre vraiment, de faire un groupe qui ait une cohésion. D’où le projet d’école, d’où les échanges de services, les conseils de cycles et ainsi de suite ... (ce) qui permet de faire bouger un peu certains collègues ”. Et Laurent de constater que ce ne sont pas “ forcément les plus âgés, les plus coincés ”, que la capacité à travaille ensemble dépend “ du cursus et du tempérament ”.