I. C. Le défi : le concours d’entrée à l’école normale

Après un B.T.S., son métier de secrétaire lui plaît mais Carole ne trouve pas toujours les postes à responsabilité qu’elle aurait dû avoir en rapport avec ses diplômes. En outre, les rapports de force avec les patrons lui déplaisent : “ Y avait aucune reconnaissance et je me suis rendu compte que j’avais, quand même, choisi une voie où je risquais de végéter quand même assez longtemps à ce stade-là ”. Durant cette période, son mari, sans travail, s’inscrit à de nombreux concours et reçoit un dossier d’inscription pour le concours d’entrée à l’école normale alors qu’il vient de trouver une place correspondant à sa formation. Il propose alors à Carole de s’inscrire à sa place : “ Ecoute, essaie de passer ce concours, tu pourras peut-être l’avoir ... Et puis bon, par force, d’usure, plus pour qu’il me laisse tranquille, j’ai renvoyé le dossier pour m’inscrire ”. Et Carole de demander successivement trois journées pour placer les épreuves qui se déroulent en trois temps. Elle ressent son patron “ très ironique ” comme s’il était persuadé de son échec, ce qui la “ vexe ” et provoque “ comme un déclic ” chez elle : “ Il faut absolument que je décroche cette première partie de concours, ne serait-ce que pour lui montrer que j’en suis capable ”. Le patron paraît alors moins sûr de lui mais l’ironie persiste quand elle repart pour la deuxième série d’épreuves “ plus par défi ” parce qu’elle “ n’envisageait pas encore vraiment d’entrer dans l’enseignement ”. Quand elle est admise à passer le dernier groupe d’épreuves, Carole part “ vraiment le mors aux dents ”   se disant : “ Il faut absolument que tu fasses tes preuves ”. Elle réussit : “ j’étais très fière elle insiste d’annoncer que j’avais été reçue et que je donnais ma démission à ce cher monsieur. Alors là, il a été un peu moins ironique, et puis bon, les rapports ont changé ”. Durant les deux mois qu’il lui reste à accomplir, elle découvre un patron “ tout mielleux, qu’était aux petits soins pour ” elle. Puis elle quitte ce travail un vendredi soir pour se retrouver le samedi “ face à trente enfants dont vingt-neuf Maghrebins ”.