III. Conclusion

Je n’ai pas réussi à repérer vraiment des éléments dans la vie personnelle de l’enfance et de l’adolescence de Carole qu’il était possible de mettre en lien avec sa pratique professionnelle. Durant le quart de cet entretien, elle évoque son défi face à son ancien patron, ce qui la détermine à passer le concours d’entrée à l’école normale, ce qui est sûrement un événement très important pour elle. Elle reconnaît aussi que ses parents étaient plus prompts à réprimander qu’à féliciter et qu’elle a tendance parfois à reproduire. Sinon, aucune personne, aucun événement réellement significatifs. Ses réticences et son “ cri du coeur ” : “ ma classe est le lieu où je me retrouve quand ça va mal ailleurs ”, d’une part, sa manière de parler de la formation centrée surtout sur le concret, le faire, d’autre part, me paraissent révéler une certaine insécurité. Quelle(s) peur(s), quel(s) événement(s), quelle(s) personne(s) anciens ou actuels bloquent à ce point son expression ? Quels risques, imagine-t-elle, qui en résulteraient ? Qu’est-ce qui aiderait Carole à se sentir “ mieux dans sa peau ”, plus à l’aise ? Elle paraît traîner une sorte de tristesse ? ou de blessure ? Même si elle donne une première apparence de tranquillité, de sûreté de soi, ce n’est pas mon ressenti au cours des entretiens, surtout celui concernant la vie personnelle. Il me semblait très important pour elle, tout en faisant semblant d’être à l’aise, d’en parler le moins possible, de banaliser au maximum ses propos. Je crains que cette énergie énorme mise dans cette apparence de bien être puisse se révéler insuffisante dans certaines circonstances et ne l’aide pas à mieux vivre dans sa classe.