II. C. Travail en concertation à la campagne

Catherine apprécie donc beaucoup de se retrouver à la campagne dans une petite école : “ Ça me va très bien, les biches dans les cassis et les dindons qui s’échappent de la ferme, et puis les enfants qui s’éclatent dans les bouses des vaches (rire), ça fait partie de l’école de campagne. Et ça me plaît bien parce que c’est un endroit où on peut peut-être plus tenter de choses ”. Petite école, mais là comme ailleurs, elle se plaint aussi du manque de place : quand les enfants font des constructions, “ on peut pas les garder longtemps, y en a par terre, y en a partout ”. Elle regrette qu’il ne soit pas possible d’équiper le le grenier auquel il manque une sortie supplémentaire pour des raisons de sécurité. Mais la Mairie a aménagé un petit terrain de sport et prête sa salle des fêtes. Elle se sent malgré tout plus libre, ce qui lui permet “ d’individualiser beaucoup plus le travail, les relations ... Oui, c’est plus souple ”.

Durant six ans, Catherine travaille avec une collègue “ très inventive, qu’était une vraie locomotive, qu’était très enthousiaste ”, ce qui leur permet “ d’oser des tas de choses aussi bien en expression corporelle qu’en montage d’un spectacle ”. Ensemble, elles ont “ des envies de faire les choses ” et échangent des services. La nouvelle collègue remplaçant la précédente, un peu réticente au départ se laisse séduire et, après une année dans cette école, demande à Catherine à travailler avec elle : faire de l’expression, de l’activité théâtrale ensemble, échanger des services. “ On l’a convaincue que ça pouvait se faire dans des petits groupes, pas forcément dans des grands groupes  ” se rappelle en riant Catherine qui constate aussi une grande différence, “ un pas qui n’est pas franchi ” entre ces réalisations faites de façon intuitive, sur des coups de coeur, au niveau des cycles et les projets qu’on leur demande en quelque sorte d’institutionnaliser.