II. E. Les parents d’élèves

La population de cette école est plutôt privilégiée : “ Les parents, pour la plupart, travaillent en ville ou en Suisse. (Il n’) y a quasiment plus d’agriculteurs, dans ma classe y en a pas. On n’a pas d’enfants à problèmes matériels ... On a une population d’enfants sympathiques, de gens tranquilles qui ont choisi, qui aiment leur campagne ”. Mais, dans ce village, il n’y a pas de constructions collectives, pas d’étrangers. Cela limite le brassage et Catherine s’interroge sur les réactions des personnes si c’était le cas : “ Les gens des campagnes sont très individualistes aussi, les réflexions ne manqueraient pas ”. Si les relations avec les parents se passent bien en général, elle en découvre quelques-uns qui “ se sentent frustrés ” quand, en conseil d’école, ils veulent “ un petit peu embêter, qui sont très tatillons, qui veulent tout savoir (et notamment) donner leur avis sur l’enseignement, et justement sur ce point on leur dit ‘’chacun son métier’’ ”. Catherine reconnaît toutefois que les parents l’aident dans de nombreuses activités : cuisson de gâteaux, accompagnement aux sorties, montage et démontage de décor.

S’il n’y a, en général, “ pas trop de report sur l’école de problèmes personnels ” (des familles), cela existe malgré tout. Catherine se souvient de parents qui les ont, sa collègue et elle, fragilisées, et de sa prise de conscience du véritable problème par des discussions avec le principal du collège : “ C’étaient ses problèmes à elle (maman d’élèves) qu’elle traînait de classe en classe avec ses enfants ”. Et de conclure : “ Le boulot c’est moi qui le fais, le gamin c’est moi qui le supporte, on règle nos problèmes ensemble, et les parents pas toujours dans nos pieds ! ”