II. F. Les enfants

II. F. 1. Les enfants difficiles

Puis Catherine campe quelques exemples d’enfants difficiles dans sa classe calme de la campagne : “ Des enfants qui marchaient qu’à l’affectif : c’étaient de vrais petits voyous mais on s’entendait pas mal (rire). C’est ceux qui m’ont écrit le plus longtemps, qui ont été le plus bousculés ... J’aurai le souvenir d’un petit ... c’était une vraie petite bête pas aimée. Mais on l’a vu changer. Il nous a fait des tas de bêtises, il était pas aimé, il manquait d’affection et c’est quelque chose qu’on rattrape difficilement. Et puis il a eu la chance de trouver quelqu’un qui s’occupe de lui et maintenant, depuis deux ans, on lui a appris à se tenir à table, à manger avec une fourchette, à pas prendre un livre et puis le gribouiller comme si c’était le sien, à pas aller fouiller dans mes affaires. Il savait pas. Et puis on le voit grandir. ” Catherine ne précise pas les lieux de la socialisation, il semble que ce soit à la fois au domicile de l’enfant et à l’école : “ L’ensemble classe, avec lequel il a toujours été depuis petit a toujours été d’une patience avec lui ! Il pouvait très bien se faire rabrouer il en a pleuré de la marchandise par les copains et puis, bon, par moi aussi. (Mais maintenant) il a l’air très tranquille et puis les choses, petit à petit, lui rentrent dans la tête ”. Et la maîtresse de s’interroger sur son comportement l’année prochaine en sixième : “ Est-ce que ça va être Jeanne d’Arc sur un champ de mines ? Ou s’il va se fondre dans la classe pour qu’on l’oublie ? ” Et cela lui rappelle ses débuts de CP avec un enfant épileptique qui la regardait fixement avant de tomber en syncope, ce qui l’impressionnait. C’est le véritable mauvais souvenir de Catherine avec les enfants dans la mesure où elle se demandait s’il ne le faisait pas exprès “ parce que j’ai eu une camarade à l’EN qui arrivait à le faire. Elle pouvait très bien tomber en syncope quand elle le désirait, rien que pour embêter le prof ”.