L’IUFM, ou institut universitaire de formation des maîtres pour l’enseignement primaire, est, comme son nom l’indique un institut de formation. Mais de quelle formation s’agit-il ? Quelles connaissances seront utiles aux futurs professeurs des écoles pour qu’ils puissent à la fois fournir un travail auprès de leurs élèves qui soit efficient, pour qu’enseignants et enseignés y trouvent du plaisir, développent leurs capacités et deviennent ensemble acteurs de leur développement ? En effet, trouver sa place dans un monde en perpétuelle évolution n’est pas une chose simple. Que ce soit au niveau du travail, de la vie personnelle et sociale, les anciennes “ figures d’autorité ” qui faisaient autorité192 dans différents domaines sont remises en question, les repères d’autrefois ne conviennent plus, il n’en existe pas toujours d’actuels, ou bien ces derniers ne sont pas affirmés nettement. C’est à la personne elle-même de faire ses choix, de décider, de prendre ses responsabilités dans un monde de plus en plus complexe et fragile. La société n’a pas besoin uniquement de personnes compétentes en économie ou aux niveaux technique et scientifique, mais de personnes capables de réfléchir, de faire des choix d’ordre éthique, là où elles se trouvent : les ressources de la planète ne sont pas inépuisables, l’équilibre écologique est sérieusement compromis et, dans ce cadre il serait bon que les richesses soient partagées plus équitablement alors que les riches et les pays riches sont de plus en plus riches et les pauvres et les pays pauvres de plus en plus pauvres. Comme l’écrit Alexandre Lhotellier dans Formation 1 quelle formation ? :
‘“ Ce n’est plus seulement la question du travail, de la production et du pouvoir qui est en cause, mais l’ensemble de la vie, la totalité des rapports humains. Tous ces problèmes, affectant la vie quotidienne en son entier (aliénation des sensations, des sentiments, des pressions, des relations, etc.), obligent à situer les rapports vie privée-vie publique (etc.), à questionner, à inventer ce quotidien sans “ psychologiser ” abusivement les modes de vie. 193”’C’est un idéal, c’est vrai, mais peut-être peut-il être utile pour se poser des questions concernant l’éducation et la formation ? Plusieurs réflexions préalables semblent importantes.
LOBROT (M.) : Pour ou contre l’autorité, Paris, Gauthier-Villars, 1973, 178 pages.
LHOTELLIER (A.) : “ La formation en question ” in I.F.E.P.P. : Formation 1 quelle formation ?, Paris, petite bibliothèque Payot, 1974, 199 pages, p. 29.