II. A. L’étudiant n’arrive pas vierge à l’entrée à l’IUFM

Tout d’abord, l’étudiant entrant dans un I.U.F.M. n’est pas vierge de vécus, bien au contraire. Il a accumulé de multiples expériences depuis sa plus tendre enfance au sein de sa famille, de l’école, de ses études, avec ses pairs et ses professeurs en tant qu’enfant, élève soumis à l’autorité de plus anciens, d’adultes, et peut-être en tant que responsable, en tant qu’aîné vis-à-vis de frères et soeurs plus petits, de délégué au sein d’une classe, de moniteur de centre de vacances par exemple194. De plus, l’étudiant connaît bien dans sa forme l’enseignement reçu dans les IUFM : il correspond au système dans lequel il a toujours étudié depuis l’école primaire – seules les informations changent – et c’est cette manière d’enseigner qui l’influence le plus195. Les personnes interviewées au cours de cette recherche, qu’elles soient ou non passées par l’école normale, se réfèrent le plus souvent, au début de leur carrière, aux images que leur ont laissées certains de leurs maîtres ; elles ne font quasiment jamais appel aux cours de psychologie qu’elles ont pourtant toutes reçus sous forme magistrale ou par des lectures, pour passer le CFEN ou le CAP.

Notes
194.

Voir GIORDAN (A.) : Apprendre, Paris, Belin, 1998, 255 pages, le chapitre n°4 “ Les dimensions sociale et culturelle de l’apprendre ” pp.61 à 73.

195.

NIMIER(J.) : La formation psychologique des enseignants, Paris, ESF, 1996, (135+86) pages, p.22.