IV. A. 4. Attitude du Ministère

L’étude montre donc l’intérêt de cette formation pour les enseignants en général, et aussi que les élèves ont tout à y gagner.

Mais quelles en sont les conclusions tirées par le Ministère de l’Education ? En fait, il y a peu de participation des enseignants les premières années (1965-1970). Ils viennent en plus grand nombre à partir de 1970 quand une circulaire ministérielle accorde des autorisations d’absence pour participer aux stages, puis de manière encore plus importante à partir de 1972 quand il prend en charge 75% du financement de l’IFEPP pour la formation des enseignants. Mais, dès 1975, les inscriptions chutent très brutalement, pour deux raisons : le financement est supprimé, et, surtout, les autorisations d’absence. L’étude sur les effets de cette formation n’est financée qu’une année, au lieu des deux prévues. Les raisons données sont les suivantes :

‘“ Le Ministère fait savoir que les stages auxquels les professeurs ont participé ont été appréciés, mais que le développement des organismes de formation à l’intérieur du Ministère de l’Education, sans parler des projets en cours d’élaboration, sont autant de raisons d’interdire désormais de donner une suite favorable à la demande de l’IFEPP de poursuivre les activités de formation développées depuis plus de dix années à l’intention des personnels enseignants. ”226

En tant qu’institutrice ayant participé à ces stages entre 1972 et 1974 avant mon séjour en Algérie, je n’ai plus eu d’occasions de ce genre à mon retour : formation en partie sur mon temps de travail, dans un cadre où je rencontrais des enseignants des autres cycles et des personnes de professions différentes. J’ai dû poursuivre ce type de travail ailleurs et durant mes congés. J’ai appris, en discutant avec des conseillères pédagogiques, qu’il existait maintenant des instituteurs spécialisés dans l’écoute de leurs collègues instituteurs et formés par l’Institution ... en une journée ! ... Même si je crois à leur bonne volonté et à leur conscience professionnelle, j’ai tout de même des doutes sérieux sur leur compétence . André de Peretti, à qui j’en parlais en février 2002, m’a rétorqué avec humour que c’était le “ tarif ministériel ”...

Notes
226.

HONORE (B.), et MAISONS (L.) : “ L’expérience d’une association de formation permanente : l’Institut de Formation et d’Etudes Psychosociologiques et Pédagogiques (I.F.E.P.P.) ” in HONORE (B.) et BRICON (J.) : Former des enseignants, approche psychosociologique et institutionnelle, Toulouse, éd. Privat, 1981, 200 pages, p. 100.